top of page
  • Photo du rédacteur(re)vue

Post-Scriptum : littérature et famille

Dernière mise à jour : 22 févr. 2020

Vous pensez être né dans la mauvaise famille ? Vous suspectez votre oncle d’être un trafiquant ou un assassin ? Vous souhaiteriez à tout prix déménager chez vos voisins, parce que « y’en a marre des parents » ? Laissez moi vous dire que, franchement, vous n’êtes pas si mal lotis… Voici trois romans autour de la famille – parfois aussi différentes et touchantes que cruelles et surprenantes.


Le livre des Baltimore - Joël Dicker (2015)

600 pages -

un petit défaut ? -> personnages parfois un peu caricaturaux.


Que l’on soit clair, ce livre ne rentre pas dans la catégorie de la « grande littérature » (et le but de cet article n’est d’ailleurs pas de présenter uniquement de grandes œuvres).

Parfois hué avec virulence (et un peu de snobisme) par la critique, il a toutefois retenu mon attention… et celle de milliers de lecteurs, puisqu’il se place directement en tête des ventes dès sa sortie (la réputation de l’auteur ayant rapidement été faite après le succès phénoménal de l’Affaire Harry Québert, publié 3 ans plus tôt).

Je pense qu’il faut voir Dicker comme un scénariste, plutôt que comme un écrivain classique. S’il est vrai que le style n’est pas impeccable, la construction du roman est en revanche remarquable : un savant enchevêtrement de sauts dans le temps, de péripéties et de croisements d’intrigues, dans lequel on ne se perd pas le moins du monde et où l’on se laisse guider par la plume séduisante de l’auteur. Dicker raconte ainsi l’histoire des Goldman, famille américaine divisée en deux branches : l’une brillante et riche, celle des Baltimore, et celle des Montclair, appartenant à la classe moyenne et dont fait partie le narrateur, Marcus, qui idéalise ses cousins de Baltimore durant toute sa jeunesse. Mais en 2004, le Drame (nommé ainsi par le narrateur) vient broyer le mythe de cette famille parfaite, et par la même occasion bouleverser avec brutalité la vie de Marcus.

Il décide enfin, huit ans plus tard, d’écrire le récit tragique de cette famille, dont le vernis qui s’effrite au fil des ans et des pages laisse entrevoir une réalité bien plus cruelle qu’en apparence.

Le roman est captivant, séduisant et plaisant à lire, et les 600 pages défilent avec une facilité déconcertante.



Oh Boy ! - Marie-Aude Murail (2000)

200 pages - 28 prix et une adaptation théâtrale...

un petit défaut ? -> eh non, il se lit d'une traite sans respirer et se relit à l'infini.


Oh, boy, quel beau livre… Un de mes coups de cœur, dont je ne me lasserai jamais. C’est toujours avec un peu de peine que je referme ce roman, découvert il y a deux ans dans un rayon jeunesse d’une librairie ; on resterait bien un peu plus longtemps avec cette famille Morlevent. Siméon (14 ans), Morgane (8 ans) et Venise (5 ans) sont trois enfants dont le père est parti sans laisser d’adresse, et dont la mère vient de mourir : il leur faut trouver une famille d’accueil ou un foyer. Mais ils resteront ensemble, coûte que coûte !

Apparaît alors Josiane, leur plus ou moins demie-sœur, pas très sympathique, et Barthélémy, leur plus ou moins demi-frère, totalement irresponsable… (à noter, d’ailleurs, que ces deux partis se haïssent depuis plusieurs années).

Sur un ton plutôt léger, l’auteur aborde toute une panoplie de sujets sensibles comme le suicide, le cancer, l’homosexualité, l’abandon, la violence conjugale. L’ambiance est tantôt drôle, tantôt triste (il n’est d’ailleurs pas rare de passer de torrents de larmes à des éclats de rire), et on observe avec tendresse cette famille originale construire un nouvel équilibre sur les différences et blessures de chacun.



Holden mon frère - Fanny Chiarello (2012)

200 pages -

un petit défaut ? -> légèrement "trop beau pour être vrai".

Une deuxième auteure qui manie l’art de faire sourire sur des sujets en apparence peu drôles. Et on sourit à presque chaque page !

Kévin Pouchin est un garçon malheureux en famille : des parents égoïstes, moqueurs et peu présents, très portés sur la télévision et beaucoup moins sur le bien-être de leurs enfants (vous voyez les parents de Matilda, dans le livre de Roald Dahl ?). Malheureusement, au collège, ce n’est pas mieux non plus, et il passe ses heures de cours et de récré à tenter de disparaître.

Mais l’hiver est là, et Kévin se retrouve forcé à pénétrer dans la bibliothèque de la ville… le repaire des binoclards, intellos et autres fayots ; les ennemis de ses parents et des fortes têtes de l’école. De hasard en hasard, il se liera d’amitié avec une mamie un peu violente, souvent en colère et très cultivée qui lui confiera (ou plutôt ordonnera, le pauvre n’a pas eu trop le choix) une mission : lire l’Attrape-Cœur, 300 pages de mots et de longues phrases (donc de douleur)… Le garçon va devoir cacher cet encombrant objet à ses parents et à ses camarades de classe… Mais Laurie, la première de la classe, véritable tête à claques et à tresses, s’en rendra compte et va petit à petit s’amouracher de notre héros…

On suit ce « voyage initiatique » et l’évolution de tous les personnages avec un grand plaisir et une tendre curiosité. (spoiler : les Pouchins ne sont pas aussi bêtes et méchants que les parents de Matilda !)



Avec l'espoir que ces trois livres très différents vous plaisent et vous occupent l'esprit quelques jours !


Article écrit et mis en page par Adèle L,

relu par M. Jund

 

Si cet article vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à le commenter, ou même à laisser une mention "j'aime"!





22 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page