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Jugend Parlament : 2 jours pour parler écologie

Ces derniers temps, les jeunes se mobilisent de plus en plus pour défendre l’écologie, manifestent et veulent faire entendre leurs voix plus haut, c’est indéniable. Une prise de conscience générale et dont on commence (enfin) à voir un peu les effets ! Car justement, le thème du débat organisé sur deux jours par le JugendParlament, réunissant cette année les jeunes d’Allemagne, de France et de Suisse, portait sur la problématique du climat. Alors nous avons surmonté nos hésitations face à une langue que nous sommes loin de maîtriser à la perfection, et nous sommes parties découvrir ce projet.







Mais dans quoi nous sommes nous embarquées au juste ?

L’idée de la conférence du Rhin Supérieur (l’OberrheinKonferenz) est de développer la collaboration entre les 3 pays qui la composent : l’Allemagne, la Suisse et la France.


Créée il y a 20 ans en réaction à la faible participation des jeunes durant les élections européennes de 1998, elle permet non seulement de financer des projets transfrontaliers mais aussi de réunir, via le JugendParlement, des jeunes de 12 à 25 ans autour d’une thématique différente chaque année. A la fin des débats, une résolution commune est fixée avec les attentes retenues et envoyée à différents dirigeants politiques au niveau local et régional. La thématique de cette année, à savoir le réchauffement climatique et la protection de l’environnement, a été suggérée par de précédents participants.


Et qu’est-ce que le JugendParlement ?

Pour faire simple, il réunit une cinquantaine de lycéens français, allemands et suisses dans le but de réfléchir et débattre sur l’avenir de l’Union Européenne ou du Rhin supérieur, et de la place que les jeunes y occupent.



Concrètement, on y a fait quoi ?

Arrivée à Lörrach

Après deux trains et environ 2h de trajet, nous arrivons à Lörrach, dans la région allemande du Bade-Wurtemberg. C’est une petite ville de 50 000 habitants environ mais qui est surtout très engagée pour la protection de l’environnement (voir notre interview de la maire de Lörrach plus bas) et c’est dans son auberge de jeunesse que nous logerons et que se passeront les débats. Mais si « auberge » nous inspirait un dortoir commun un peu rustique, on était plus près de la construction moderne, très chaleureuse, avec baies vitrées et chambre de quatre !




Le vrai travail commence


14h: le programme débute. Les intervenants nous exposent le projet et se présentent en quelques brefs discours :




Puis on élit rapidement un francophone et une germanophone, tous deux bilingues (merci à eux pour les traductions !) et chargés d’encadrer les débats et les prises de paroles.


15h: A partir de là, les quelques cinquante participants se répartissent en trois commissions devant réfléchir à des actions à mettre en place pour le climat à différentes échelles :


  • Politique en Europe et dans le Rhin supérieur (Europe und Oberrhein Politik)

  • Engagement local (Locales Handeln)

  • Engagement individuel (Individuelles Handeln)


Ayant choisi la troisième commission, nous avons proposé des actions concrètes que nous pouvons faire, en tant qu’individus : acheter des vêtements de seconde-main, réduire sa consommation de viande, ne plus acheter de sac plastique, vider sa boîte mail... Chaque commission a ensuite élu deux secrétaires (un allemand, l’autre français) chargés de présenter les idées retenues par leur commission devant tous les autres. Les idées travaillées en commissions ont donc été résumées en séance plénière.



Interview de la mairesse de Lörrach, Monika Neuhöfer-Avdic


Nous avons eu la chance d'interviewer Monika Neuhöfer-Avdic, la mairesse de Lörrach. Voici donc un résumé de notre échange :


Quel est votre ressenti sur l’engagement des jeunes pour le climat ?

C’est super ! C’est votre avenir qui est en jeu, je trouve donc génial qu’il y ait autant de mobilisation.


Avez-vous toujours été engagée pour l’environnement ?

J’essaye de trouver un équilibre, je modifie mes actions au fur et à mesure en adaptant mon mode de vie.


Avez-vous l’impression qu’il y a une vraie prise de conscience, ou encore pas assez d’engagements concrets ?

Il y a quand même du concret (moins de voitures, moins de sacs en plastique à Lörrach…). Pour ce qui est de la marche de manœuvre, il faut évidemment se battre pour avoir les majorités sur de nouveaux projets (favoriser les voies vélos plutôt que celles des voitures par exemple).


Lörrach est donc une ville qui ne produit aucun déchet ?

C’est prévu pour 2030. Nous pouvons directement aménager en ce sens les parties publiques de la ville, mais il est plus difficile d’agir sur les entreprises et bâtiments privés. Cependant, il est important d’avoir des objectifs, pour pouvoir constater les avancées et ne pas perdre de vue le but final. De plus, Lörrach étant une petite ville, c’est plus facile de mobiliser les gens et de transmettre des idées, faire évoluer les mentalités.


Croyez-vous encore en un avenir meilleur pour la planète et l’environnement ?

Oui, ça s’arrange, la situation s’améliore ! Je veux rester positive. Ça ne peut devenir que meilleur, et ça ira de mieux en mieux avec le temps.


 

19h – 23h : Rendez-vous dans une salle à l’extérieur pour le repas (végétarien et très bon !) suivi d’activités pour « faire connaissance » et d’un concert mi rockabilly, mi-punk, en allemand et anglais (ouf). Dédicace toute particulière à certains profs très à fond du côté allemand…


Deuxième et dernier jour:



9h – 12h : Après une courte nuit et le petit déjeuner, on entame un récap des idées proposées pour chaque commission, puis on vote celles majeures à garder dans la résolution finale. Et c’est là que commence véritablement les débats afin de concrétiser au mieux nos idées, parfois un peu trop vagues.


Pour lire le bilan de ce weekend, soit la résolution votée et rédigée, envoyée aux représentants et institutions politiques et institutions dans la région du Rhin Supérieur en français, c'est ici !

Et la version en allemand est disponible juste là.



Qu’est-ce qu’on en a pensé au final ?


D’abord les points négatifs (parce qu’on ne va pas vous mentir, il y en a forcément eu un peu) :

  1. Comprendre la langue : Il faut savoir que notre petit groupe de sept était l’un des seuls à n’être ni bilingue, ni Abibac ! Donc même si une grande partie des débats ont été traduit, soit par les présidents de séance, soit par un prof, soit par les élèves eux-mêmes, cela n’était pas toujours le cas, notamment le premier jour et nous n’avons par exemple pas saisi grand-chose au discours de la maire de Bâle …

  2. Parler allemand : très peu des allemands présents durant le séjour apprenaient le français au lycée ou le parlaient suffisamment bien donc là aussi notre vocabulaire nous a parfois fait défaut. On n’aurait jamais cru que ce « speed dating » en allemand (rassure-vous ce n’était pas si terrible que ça en a l’air) serait aussi exténuant !

  3. Se mettre d’accord : Nous étions relativement nombreux alors ce n’était pas toujours évident de s’accorder et ça a surtout posé problème le deuxième jour, puisqu’il a fallu faire un choix entre les différentes propositions. On a parfois eu l’impression que la discussion se perdait sur des détails ou bien que nous tournions un peu en rond, sans décisions de mesures concrètes.


Mais n’oublions pas les points positifs (plus nombreux évidemment !) :

  1. Débat instructif : diversité des sujets abordés, intervenants intéressants, les élèves apportaient leurs connaissances et expériences et les partageaient avec les autres

  2. Pouvoir faire entendre sa voix : il ne faut vraiment pas avoir peur de prendre la parole durant ce genre de conférence, même si le nombre de participants peut paraître intimidant, parce que c’est vraiment l’occasion de pouvoir exposer son avis et ses idées à des gens qui sauront les écouter et s’y intéresser. Avoir l’impression que sa voix compte et que ses décisions auront un impact est également très motivant !

  3. Rencontrer des gens : Français et allemands étaient ouverts à la discussion et à l’échange.

  4. Bonne ambiance : Déjà le lieu chaleureux, mais surtout les participants étaient très ouverts. Généralement chacun vient dans le but d’échanger avec les autres et l’ambiance était donc rapidement détendue.

  5. Pratiquer la langue : même si ce n’était pas toujours évident, nous avons toutes réussi à échanger. Mine de rien, l’oreille s’habitue à l’allemand et on comprend mieux les débats au fur et à mesure !

Ce fut donc un weekend très enrichissant à tous points de vue, qui aura permis d’échanger et de débattre sur une crise contre laquelle tout le monde peut et doit agir.


De grands remerciements aux organisateurs et aux intervenants pour la possibilité de faire entendre nos voix, aux élèves bilingues et d’Abibac pour leurs très appréciées traductions et surtout… un grand merci à M. Garnier pour nous avoir proposé de participer au voyage, pour ses précieux conseils et son investissement qui ont fait toute la différence.


Un autre article a été rédigé (en allemand !) sur ce parlement, publié sur le site du

« Badische Zeitung », n’hésitez pas à aller le lire.



Article rédigé par Mathilde M., Adèle L., Camille M.,

Mis en page par Adèle L. et Camille M.

 

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