Direction Strasbourg ce vendredi 15 mars pour une sortie journalistique des plus intéressantes : une rencontre organisée avec deux journalistes du Club de la Presse, avec à la clé un échange constructif et plein d'informations sur ce métier en constante évolution.
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Une partie de la rédaction avec Mme. Constantin et
M. Maurer
Mais, avant d'aller plus loin, qu'est-ce que le club de la Presse me direz-vous ?
C’est une association bénévole regroupant près de 800 membres : journalistes, producteurs, éditeurs, représentants de média,.. et de toutes les nationalités! En plus de mettre en contact tout ce beau monde, le club propose également un grand nombre d'activités, conférences et rencontres, notamment auprès des écoles et ce, quotidiennement! Rien que ça, donc. Et c'est avec deux de ses membres que nous, la rédaction de (re)vue, avions donc rendez-vous : Mme. CONSTANTIN Blandine, journaliste radio et web pour Radio France depuis près 20 ans et M. MAURER Pierre, journaliste radio sur Dreyeckland depuis 10 ans. Ces deux journalistes font partie du conseil d'administration de l'association.
Deux heures de questions incessantes et beaucoup de verres d’eau plus tard, nous ressortions le sourire aux lèvres et la tête pleine d’informations intéressantes sur le journalisme ! Nous tenterons ci-dessous de vous résumer, brièvement, une part de cet échange.
Lycéens : « En quoi le développement d’Internet a-t-il impacté votre travail ? »
Mme Constantin : « Aujourd’hui on ne pense plus « je veux faire de la radio » ou « je veux faire de la presse écrite », on doit être polyvalent pour s’adapter aux formats. Finalement, chacun fait un peu de tout, parfois au risque de le faire peut-être un peu superficiellement. Il faut se dire que quand nous faisions nos études, on se disait simplement « Eh, y a un nouveau truc, ça s’appelle Internet ! ». On comprenait déjà que ça allait être important évidemment, mais aujourd’hui, quand on apprend à être journaliste, l’aspect web est compris directement dans les programmes alors que ce n’était pas le cas à l’époque. Pour nous, c’est une vraie gymnastique d’écrire autrement sur le même sujet mais aussi une charge de travail supplémentaire à absorber, surtout pour les petites équipes, d’où le développement de la curation (voir explications plus bas). Néanmoins le numérique est positif car il touche plus de personnes. »
Journalistes : « Par exemple, est-ce que certains d’entre vous sont abonnés à des journaux ? Vos parents ? Comment est-ce que vous vous informez ? »
- Adèle : « Je suis des médias sur Instagram, je dois avoir le Monde, France Info, Brut et Libération. »
- Camille B. : « J’ai téléchargé des applications comme « News Republic » et « 20 minutes », pour avoir des résumés rapides. »
- Pierre : « Je m'informe en écoutant la radio ou en regardant les journaux télévisés, comme Quotidien sur TMC ou les journaux de France 2 et de France 3. » « Donc les jeunes générations ne cherchent plus l’information sous les mêmes formes qu’avant. »
M. Maurer : « Selon une étude réalisée en 2019 par le CNESCO auprès de 16 000 élèves de la 3ème à la Terminale recherchant l'information par eux-mêmes, les principales sources d’information (dans l'ordre) des jeunes sont :
La télévision
Leur entourage
Les réseaux sociaux
La radio
Les journaux en ligne
Les journaux papiers
Finalement vous consommez toujours de la radio par exemple, mais complètement différemment, avec des podcasts entre autres. De plus, on remarque qu'il y a une tendance à la baisse des abonnements aux journaux. »
Lycéens : « Comment est-ce que vous mesurez l’intérêt de votre public ? Est-ce que vous devez aussi vous adapter pour répondre à de nouvelles attentes ? »
Mme. Constantin : « En tant que journaliste radio, c’est presque impossible à mesurer. Comme nous ne faisons qu’entre un et trois sondages par an - selon la taille de la radio - il y a une marge d’erreur de 10 000 auditeurs et les résultats varient énormément d’une année sur l’autre. Nous avons néanmoins des retours sur Facebook mais tout n’est pas à prendre en compte… C’est vrai que les réseaux sociaux sont un peu la porte d’entrée des Internautes et parfois, sans vouloir être condescendante, on est un peu atterrés quand on voit la syntaxe de certains messages avec des fautes d’orthographe à chaque mot… »
M. Maurer : « Je me dis que les médiateurs web doivent être sous Xanax ! *rire* C’est important de prendre du recul sur les retours qu’on peut recevoir. D’autant plus que les articles les plus lus sont généralement des pages météo ou des infos trafics, mais ça ne doit pas nous décourager de faire des articles plus ambitieux et développés selon notre ligne éditoriale (voir explications plus bas). Parfois, les gens nous téléphonent pour nous dire que tel article leur a plu, ou au contraire ne leur a pas plu. »
Voilà en somme quelques bribes de ce qu’a été cette rencontre ! Toute notre reconnaissance à Mme. Riff pour nous avoir permis de prendre part à cet échange et à Mme. Constantin et M. Maurer pour en avoir fait une réussite.
Pour ceux qui voudraient aller un peu plus loin, c’est par là …
1- La curation, c’est quoi ?
Voilà un mot dont on ne connaissait pas l’existence ! La curation c’est quand un journaliste réutilise le travail d’un autre pour son article. Alors, soit c’est bien fait, l’auteur est cité à plusieurs reprises, des liens sont insérés vers l’article d’origine et tout le monde est content puisque ça augmente le référencement du site originel, soit c’est du copier-coller discret, et ça c’est assez moche. Parfois, certains médias font de la curation pour "combler les trous", lorsque l'actualité est moins "chaude".
2- Les sondages?
Les sondages sont généralement réalisés par la société anonyme de mesure d'audience, Médiamétrie.
3- Et une ligne éditorial du coup ?
Et bien si vous ne verrez jamais un article sur le nouveau mec de Selena Gomez dans Le Monde ou la dernière découverte archéologique dans Gala, c’est parce que tout média se fixe une ligne éditoriale que ses journalistes doivent suivre !
Écrit par Mathilde M, relu et mis en page par Adèle L. et Pierre B.
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