Bienvenue dans ce nouveau talent lycéen ; cette fois-ci, nous partons à la découverte du travail de Sidonie, photographe lycéenne, spécialisée dans les portraits et intéressée par les peintures sociales !
1. Tu peux te présenter en quelques mots ?
Salut, je m'appelle Sidonie, j'ai 18 ans, je suis en première. Je viens vous parler de photographie parce que j'aime ça à la folie.
Retrouvez la sur son compte Instagram dédié à la photo : sido_photos
2. Ça fait combien de temps que tu fais de la photo ?
Hé bien ça fait longtemps, cette semaine j'ai retrouvé une photo de moi petite avec un appareil argentique orange, j'avais cinq ans. Mais j'ai fait une longue pause et et je m'y intéresse de nouveau depuis mes 14-15 ans!
3. Comment tu as commencé ?
J'ai toujours été entourée par la photo (argentique) dans ma famille : mes deux oncles sont des passionnés, mes parents en faisaient quand ils étaient jeunes et leurs amis aussi. C'est donc un domaine dans lequel j'ai baigné inconsciemment.
Pour moi faire de la photo s'est décidé en trois étapes, marquées par trois appareils photos et quelques jetables par ci par là.
La première étape a été celle du petit appareil orange du kit d'explorateur de mes cinq ans. Il a fallu attendre Noël 2014 pour que je reçoive mon deuxième appareil photo, qui était un Samsung Wifi 12X WB50F, avec lequel je me suis beaucoup amusée sans chercher à comprendre grand chose. Et enfin, pour l'anniversaire de mes 16 ans, j'ai reçu l'appareil que j'utilise tout le temps depuis, le Canon 5D mark II. Avec cet appareil, ça été la grande découverte des réglages d'une diversité incroyable, car jusque là je ne connaissais rien du tout dans le domaine technique.
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4. Quelle importance a la photo dans ta vie ?
La place de la photographie est évidement très forte dans ma vie car elle marque profondément des souvenirs et des moments importants.
Je souhaite en faire mon métier, l'étudier, comprendre le plus de choses possible, explorer les nombreux univers de la photographie ; c'est un monde très mystérieux si on y réfléchit bien, qui me fascine par sa grande diversité.
Cet aspect mystérieux m'est en partie soufflé par l'une de mes obsessions : la représentation de la réalité, qui reste sûrement impossible ;
... mais je m'y acharne par le dessin, la peinture et la photographie. Cette technique s'est avérée être une super moyen dans cette éternelle obsession que je cultive. J'ai lu il n'y a pas longtemps une citation de Baudelaire, qui dit en gros que tous les photographes sont des peintres loupés et sans acharnement... et je crois bien que c'est mon cas, bien que je continue à peindre et dessiner. Il y a, aux premiers abords de la photographie, une facilité à représenter le réel, et seulement après vient la question de la technique. Évidemment, ce n'est pas seulement l'aspect de la facilité que m'intéresse le plus en photographie, n'allez pas croire que je suis une flemmarde ;)
5. Tu organises des shootings régulièrement, ou tu préfères faire les choses spontanément ?
Et bien, je crois que c'est un peu des deux, mais je préfère que les choses se fassent spontanément. J'aime de moins en moins que l'on me demande des choses bien précises qui sont parfois trop imposées et dans lesquelles je n'ai plus beaucoup de créativité. J'essaye de respecter ce que j'aime, mes « valeurs » ; de ne pas faire de la photo pour les autres, sans que cela me plaise : sinon je fais des choses qui ne me correspondent plus et ça devient inintéressant. Parfois, j'organise des shootings pour lesquels c'est moi qui contacte certaines personnes, parce que j'ai une idée bien précise ; ou alors j'échange avec le modèle et c'est une sorte de création à deux.
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Dans la photographie spontanée, j'aime l'idée de figer une fraction de vie dérobée aux autres.
Je me force à prendre mon appareil photo le plus souvent possible car il y a toujours des choses, des gens, qui captent mon attention. Généralement, les moments où j'ai la flemme de prendre mon appareil sont ceux où je regrette le plus de ne pas l'avoir emporté...
Il y a une chose à laquelle je dois me confronter régulièrement : c'est ma timidité, car ce n'est pas évident d'aborder les gens pour les photographier. Alors, je me force à surmonter cette peur et les photos d'inconnus sont précieuses, car elles renferment cet effort d'aller à l'encontre de la peur.
6. Tu es spécialisée dans un domaine (portraits, paysages...) ? Pourquoi trouves-tu ça particulièrement intéressant ?
Je n'y ai jamais vraiment réfléchi, donc je n'ai pas de réponse précise à te donner, mais je peux te parler de ce que j'aime plus ou moins en photographie !
J'aime particulièrement la photographie sociale, les gens sont tellement tous intéressants et chacun a une histoire que la photo permet de transmettre.
J'aime qu'on ne fasse pas attention à moi quand je photographie pour que mes sujets ne pensent pas à leur apparence et soient le plus naturel et spontané possible.
Évidemment, c'est dur de ne pas se faire remarquer avec un appareil photo qui fixe des inconnus...
Je ne peux pas encore définir le style de photo que je fais car je pense qu'il est encore nécessaire pour moi de faire beaucoup de tests avant de trouver réellement ce qui me correspond. La photographie animalière ou de paysages ne m'intéresse pas vraiment, j'ai besoins de personnes sur mes photos. Cependant, les natures mortes ou les photos de bâtiments me touchent aussi beaucoup.
7. Le projet photo que tu as préféré faire, et pourquoi ?
L'année dernière, j'ai réalisé un projet photo autour du thème des préjugés qui influencent nos relations sociales. Mon but a été de montrer, par le biais de la photographie, que nous ne sommes pas seulement ce que notre image renvoie en premier aux autres, mais que nous sommes beaucoup plus complets qu'en apparence.
J'ai donc photographié des personnes auxquelles ils est facile de coller une étiquette sociale : une personne âgée, des réfugiés, une moniale...
Puis, après leur avoir demandé ce qui dans leur vie ne correspond pas à leur image, j'ai fait des mises en scène dans lesquelles ils sont en décalage avec le cadre ou leur activité. D'ailleurs, un des talent lycéen interviewer fait partie de ce projet, c'est le poète O’donnell, alias Louis (son interview sur notre site ici). Ce projet m'a beaucoup appris dans plusieurs domaines ; notamment dans le domaine du social car j'ai dû encore une fois aller à la rencontre de personnes parfois inconnues. De plus, je trouvais intéressant que ce projet puisse leur renvoyer leur propre et réelle image.
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8. En temps normal, comment trouves-tu l'inspiration ?
Je me questionne beaucoup sur mes sources d'inspiration en ce moment. Ce sont souvent les gens qui m'inspirent ; les visages et les corps me touchent particulièrement. Certaines lumières comme celle des matins tôt, quand le soleil n'est pas encore tout à fait levé, me captivent également.
Depuis petite, je vais dans des musées, ça m'a toujours beaucoup nourrie et inspirée artistiquement, que ce soit en photographie ou en art en général.
Certains photographes m'inspirent énormément ; cependant c'est difficile pour moi de ne pas me comparer, et ces comparaison peuvent me bloquer dans ma créativité.
Une petite liste de photographes inspirants selon moi :
- Man Ray
- Yusuf Sevinçli
- Anselm Adam
- Dorothea Lange
- Denis Dailleux
- Joel Sternfeld
9. Est-ce que le confinement change quelque chose dans ta créativité ?
Pendant le confinement, j'ai eu beaucoup plus de temps pour créer, alors j'en ai vraiment profité ! N'ayant que ma famille comme modèle vivant, j'ai beaucoup expérimenté avec elle. J'ai exploré des techniques différentes, ce qui m'a permis de comprendre encore plus mon boitier d'appareil. Le seul problème, c'est que je n'ai pas pu aller très loin avec les 1 km à respecter !
10. La situation t'a-t-elle permis de développer des choses en particulier, que tu avais envie de faire mais sans en avoir le temps par exemple ?
Carrément, j'ai eu le temps de lire (en partie) l'énorme pile de livres sur la photo qui prenait la poussière au pied de mon lit. J'ai aussi eu le temps de faire beaucoup d'art. Je suis très fière, car pendant le confinement je me suis mise à faire un petit carnet de dessin par jour, chose que je continue encore aujourd'hui : j'en ai environ 50 et cela me force à dessiner tous les jours. J'ai aussi réalisé une série de photos qui s'appelle "Balconfiné" : bien que le nom soit assez parlant, il s'agit de photos de personnes à leur balcon, prises pendant le confinement, et notamment pendant les applaudissements quotidiens à 20h.
Merci beaucoup, Sido, pour ton temps et tes réponses ! :)
Article et mise en page par Adèle L
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